Fin De Siècle( Volume 1) cover

J'Ai Marché Dans Les Villes Paroles

Jean Guidoni

Album Fin De Siècle( Volume 1)

Paroles de J'Ai Marché Dans Les Villes

Et moi j'ai marché dans les villes
Comme dans autant de vieux décors
De l'opéra bien inutile
Dont je me croyais le ténor

J'ai marché au sein de ces foules
Qui acclamaient je ne sais plus qui
Et j'ai vu comment leur sang coule
Pour peu que s'énervent les képis

J'ai marché le long des vitrines
Tout au long des longs murs souillés
Et j'ai pissé dans les latrines
De maints quartiers déconseillés

Marche [Marche Marche]
Chante-la nous encore ta rengaine
Marche [Marche Marche]
Regarde : le jour se lève à peine
Marche [Marche Marche]
Tu n'es pas au bout de tes peines

Marché marché de par le monde
Sous les hauts néons de Tokyo
Dans Venise la moribonde
Et sur l'échiquier de Rio Expirant à Sankt Pauli

Dans Prague dans Buda et dans Pest
J'ai marché comme un galérien
Et j'ai marché sans fin dans Brest
Dans Brest dont il ne restait rien

Marche [Marche Marche]
Chante-la nous encore ta rengaine
Marche [Marche Marche]
Regarde : le jour se lève à peine
Marche [Marche Marche]
Tu n'es pas au bout de tes peines

Où étiez-vous mes chers rebelles
Et pourquoi fuir mes " I love you "
Soldat Chveïk ou matelot Querelle
Mes va-nu-pieds et mes voyous

Toi le petit Jésus toi la Caille
Djemila mi-cuir mi-satin
Gagneuses au volant ou piétaille
Mon dieu que j'aimais les putains

Et vous aussi toutes mes grandes gueules
Là-haut Quasimodo perché
Gavroche et Till Eulenspiegel
Dans l'éléphant ou le clocher

Marche [Marche Marche]
Chante-la nous encore ta rengaine
Marche [Marche Marche]
Regarde : le jour se lève à peine
Marche [Marche Marche]
Tu n'es pas au bout de tes peines

J'ai marché dans les villes mortes
Dans Dresde et dans Hiroshima
Plus la peine de forcer les portes
C'est toujours le même cinéma

C'est noir et l'on croirait la forge
D'un Vulcain devenu fou furieux
On a de la poussière plein la gorge
On a du chaos plein les yeux

C'est Coventry et c'est Sodome
Pas la peine de faire un dessin
Une ville ça meurt tout comme un homme
Et ses anges sont ses assassins

Marche [Marche Marche]
Chante-la nous encore ta rengaine
Marche [Marche Marche]
Regarde : le jour se lève à peine
Marche [Marche Marche]
Tu n'es pas au bout de tes peines

J'ai marché dans des villes fétides
Buenos-Aires avec Evita
Et Gardel pour seules cariatides
Attendait d'autres golgotha

Los Angeles la délétère
Las Vegas et Mahagonny
Il y a tant de villes sur cette terre
Qui n'espèrent que leur agonie

Et qui pour cela se repoudrent
Fleur de coca cœur de pavot
Tandis qu'au loin tombe la foudre
Sur Beyrouth et Sarajevo

Marche [Marche Marche]
Chante-la nous encore ta rengaine
Marche [Marche Marche]
Regarde : le jour se lève à peine
Marche [Marche Marche]

Tu n'es pas au bout de tes peines
Ah qu'on ne me parle plus de ruelles
De grands boulevards et de faubourgs
Ni de ces métropoles cruelles
Où j'ai mendié un peu d'amour

Là ce n'était rien que deux routes
Un carrefour défavorisé
De l'herbe et des flaques de mazout
C'est pourtant là qu'on s'est croisés

Toi aussi tu venais de Charleville
Et quand tu m'as demandé ton chemin
Tu es devenu ma dernière ville
Et je'n' t'ai plus lâché la main