Un Eternel Hiver (Vol. 2) cover

Le Funeste Collier Paroles

Lynda Lemay

Album Un Eternel Hiver (Vol. 2)

Paroles de Le Funeste Collier

Je t'ai donné le jour,
Le premier d'une série,
Qu'on parsème de nuit,
Qu'on appelle la vie.
Je t'ai donné du temps,
Entre-coupé d'absence,
T'attendais mes retours,
Tu me faisais confiance.
Je t'ai tendu le sein,
Pour que tu t'y abreuves,
Je t'ai tendu la main,
Pour mieux que tu te meuves.
Et les jours de sanglots,
De météo mauvaises,
Je t'ai fait des gâteaux,
Afin que tu te taises,
Et perché sur ta chaise,
Tu m'as fait des bravos.
T'étais même pas tombé,
Que j'te remettais sur les rails,
Je t'ai toujours mâché,
C'qui aurait eu d'travail ;
Je t'ai laissé gagner,
A tes petits jeux d'enfant,
J't'ai pas laissé glisser,
Jusqu'en bas des serpents. Je t'ai prêté ma carte,
Je t'ai donné mon code,
T'as grandi dans la wate,
T'as suivi toute les modes.
Je t'ai donné la vie,
Je t'ai roulé dans l'or,
Et j'ai même pas compris,
Qu'tu te sois donné la mort.
Je t'ai donné la vie,
Une vie si facile,
Qu'a défaut de défit,
T'es devenu fragile.
J't'ai pas vu t'enfoncer,
Dans ton grand nuage noir,
J'étais trop occupée,
A n'pas t'laisser pleuvoir.
T'es parti en m'léguant,
Ton affreux mal de vivre,
T'es parti en m'donnant,
Comme une envie d'te suivre,
Mais s'il y a réellement,
Une vie après la mort,
J'irais pas mon enfant,
Te la pourrir encore.
Alors j'vais te regretter,
Jusqu'au bout mon trésor,
Et je vais respecter,
Que tu te sois donné la mort.
J't'ai donné tant d'poussées,
Que t'as été capable,
Tout seul de te balancer,
Au bout d'ce maudit câble.
J'ai crié ton prénom,
Mais il était trop tard,
Je t'ai trouvé blafard,
Acroché au plafond.
J't'ai serré contre-moi,
J't'ai demandé pardon,
Tu m'as pas laissé le choix,
Et j'ai coupé l'cordon.
Je me souviens qu'enceinte,
J'étais morte de crainte,
Qu'il se prenne et se noue,
Autour de ton frêle cou.
Ce cordon qui nous a lié,
Bien après ta naissance,
Ce funeste collier,
De ta trop longue adolescence.
Je t'ai donné la vie,
Je t'ai roulé dans l'or,
Je t'ai donné l'envie,
De te donner la mort.
Mais de ton paradis,
Peux-tu m'aider mon ange,
A vaincre les non-dits,
A faire que les choses changent,
A faire que la croix,
Que j'vais planter dans l'champ,
Face pousser de la joie,
Dans le cœur des enfants.
Ces cadets, ces louveteaux,
Qui veulent quitter le camp,
Dès qu'ils manient l'couteau,
Et fond des nœuds coulant,
Qui n'ont plus comme projet,
Que d'échanger leur or,
Pour s'acheter un billet,
Destination... la mort.